Thomas Rousseau partage sa vision des évolutions en cours et à venir autour de la transformation des fonctions finance.
Le Finance Forward, l’événement qui a réunit l’écosystème de la finance d’entreprise
Le 24 juin 2025, le Finance Forward, organisé par Micropole et Talan au Musée national de la Marine à Paris, a réuni plus de 150 décideurs et experts de la fonction finance. L’objectif : créer un espace d’échanges constructifs entre pairs pour décrypter les grands enjeux de transformation des directions financières à l’horizon 2030.
Pendant une matinée, keynote, table ronde, conférences et ateliers ont permis d’explorer des thèmes au cœur des enjeux de la fonction : modernisation des outils technologiques, adaptation aux nouvelles réglementations, pilotage de la performance, exploitation stratégique des données, et place croissante de l’intelligence artificielle.
Les participants ont pu découvrir les solutions technologiques de nos partenaires, avec Anaplan, Board, Informatica, Jedox, Oracle, Pigment et Sage.
C’est à l’occasion de cette matinée que Thomas Rousseau, DAF chez Veolia Propreté France Recycling, a partagé une vision claire : une finance solide, moderne et intelligible, qui est le socle de l’entreprise.
Trois impératifs au cœur de la transformation
Pour Thomas Rousseau, la fonction finance fait aujourd’hui face à un triptyque de priorités :
- Réglementaires – avec notamment la dématérialisation fiscale obligatoire prévue pour 2026.
- Technologiques – avec la nécessité de renouveler des systèmes d’information vieillissants et parfois obsolètes.
- Humaines – avec la formation et l’accompagnement des équipes financières à ces nouveaux outils et technologies.
L’enjeu n’est donc pas seulement de se mettre en conformité ou d’investir dans de nouveaux systèmes, mais de préparer les collaborateurs à évoluer avec ces transformations.
Vers une finance aux compétences hybrides
La question des profils hybrides anime beaucoup les débats actuels. Pour Thomas Rousseau, la réponse prend le partie de penser que chaque collaborateur finance doit porter en lui cette double compétence – expertise métier et maîtrise de la donnée.
Cette vision rompt avec une logique de spécialisation stricte entre financiers et experts IT, et prône au contraire l’émergence de financiers augmentés, capables d’interagir directement avec les systèmes d’information.
Je suis plutôt partisan que chaque collaborateur porte en lui cette double compétence, de façon à pouvoir créer les liens directement plutôt que de devoir gérer cette interaction entre deux équipes différentes.
Réglementations : transformer la contrainte en opportunité
Loin de voir les réglementations comme de simples obstacles, Thomas Rousseau y décèle une opportunité stratégique.
Historiquement, rappelle-t-il, les directions financières ont du mal à obtenir des budgets pour améliorer leurs processus, sauf lorsqu’elles peuvent invoquer une obligation légale.
La dématérialisation fiscale, prévue en 2026, illustre parfaitement ce levier : puisqu’il faudra adapter les processus et les systèmes, la direction financière peut en profiter pour engager des améliorations plus larges (processus internes, formation des équipes, modernisation IT).
En d’autres termes, la contrainte réglementaire devient une porte d’entrée pour financer et accélérer la transformation.
Le rôle du DAF : de financier à dirigeant
Thomas Rousseau distingue clairement deux niveaux : le rôle du directeur financier et celui de la direction financière.
Le DAF n’est plus seulement un expert des chiffres. Il doit désormais se comporter comme un véritable directeur, au même titre que ses pairs, et contribuer activement aux grandes décisions de l’organisation dans un contexte marqué par les contraintes géopolitiques, technologiques ou environnementales.
La direction financière, quant à elle, doit continuer à produire et analyser des données financières, mais avec plus de rapidité et de pertinence. L’objectif : fournir l’information utile au bon moment, sans noyer ses interlocuteurs sous un excès de chiffres.
Dans un monde où les priorités évoluent d’année en année, Thomas Rousseau appelle à « casser le thermomètre » régulièrement pour ajuster les indicateurs et rester pertinent.
La finance de demain en un mot : « Socle »
Interrogé sur le mot qui résume le mieux sa vision de la finance de demain, Thomas Rousseau choisit « socle ».
Un terme qui reflète deux dimensions essentielles :
- La solidité : une base stable et fiable sur laquelle les organisations peuvent s’appuyer.
- Le langage commun : une finance compréhensible par tous, débarrassée du jargon et des acronymes, afin de devenir un vecteur de cohésion et de compréhension partagée.
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