Cyril Aubry partage sa vision des évolutions en cours et à venir autour de la transformation des fonctions finance.
Le Finance Forward, l’événement qui a réunit l’écosystème de la finance d’entreprise
Le 24 juin 2025, le Finance Forward, organisé par Micropole et Talan au Musée national de la Marine à Paris, a réuni plus de 150 décideurs et experts de la fonction finance. L’objectif : créer un espace d’échanges constructifs entre pairs pour décrypter les grands enjeux de transformation des directions financières à l’horizon 2030.
Pendant une matinée, keynote, table ronde, conférences et ateliers ont permis d’explorer des thèmes au cœur des enjeux de la fonction : modernisation des outils technologiques, adaptation aux nouvelles réglementations, pilotage de la performance, exploitation stratégique des données, et place croissante de l’intelligence artificielle.
Les participants ont pu découvrir les solutions technologiques de nos partenaires, avec Anaplan, Board, Informatica, Jedox, Oracle, Pigment et Sage.
C’est à l’occasion de cette matinée que Cyril Aubry, Chief Operating Officier chez Société Générale, a partagé sa vision des priorités et des évolutions à venir pour la fonction finance. Retour sur les principaux enseignements de son interview.
Accélération et volume : une double exigence pour la finance
La première priorité évoquée par Cyril Aubry est claire : produire plus vite et délivrer plus de données.
Les processus financiers – mensuels, trimestriels, annuels – sont déjà bien établis et encadrés. Mais l’attente des directions est aujourd’hui différente : il s’agit de réduire les délais de production, tout en élargissant la granularité et la quantité des informations partagées.
Autrement dit, la fonction finance doit relever le défi de l’efficacité et de l’instantanéité, sans compromis sur la qualité. Un impératif qui place les outils technologiques et la maîtrise de la donnée au cœur des priorités.
Vers des profils plus hybrides : finance et technologie en synergie
Le COO de Société Générale insiste également sur l’évolution des compétences attendues au sein des directions financières. Si les financiers ne sont pas destinés à devenir des experts IT, la maîtrise des outils est devenue incontournable.
« On ne peut pas demander à un Financial Business Partner de faire son travail sans une bonne connaissance des outils qui sont mis à sa disposition », explique-t-il.
Cette réalité impose donc des profils plus hybrides, capables de naviguer entre expertise métier et utilisation intelligente des systèmes d’information. Les outils deviennent de véritables catalyseurs de performance et d’autonomie pour les équipes finance.
Il ne faut pas se mentir, quand le régulateur nous tombe dessus avec un sujet, il sait généralement où chercher et pourquoi il cherche. Par contre, notre difficulté, c'est de ne pas surinterpréter cette réglementation et de ne pas en faire trop.
Réglementations : un équilibre entre contraintes et opportunités
Le sujet réglementaire est un incontournable dans le quotidien des directions financières. Pour Cyril Aubry, il n’y a pas de détour : « à la base, c’est quand même beaucoup de contraintes ». Néanmoins, il reconnaît que ces obligations peuvent parfois se transformer en leviers de progrès. En obligeant les organisations à revisiter certains pans de leurs processus, elles révèlent des points de fragilité et créent l’occasion d’améliorer la qualité ou l’efficacité.
Mais la difficulté, souligne-t-il, réside dans la juste mesure : répondre aux obligations sans surinterpréter les textes, au risque de s’imposer des contraintes supplémentaires inutiles. Un équilibre subtil, mais essentiel pour contenir les coûts et éviter une complexité excessive.
L’IA : entre exploration et attente de cas d’usage probants
Alors que l’intelligence artificielle s’impose dans de nombreux secteurs, Cyril adopte un regard pragmatique sur son application en finance. Pour lui, l’IA est encore en phase exploratoire : des POC sont en cours, mais aucune exploitation massive n’est encore déployée dans les fonctions finance.
Les cas d’usage sont encore rares et doivent démontrer leur valeur ajoutée avant d’être généralisés. Pour l’instant, l’IA est davantage mobilisée dans les métiers business que dans la sphère finance.
Cette prudence illustre une tendance plus large : la finance, par nature rigoureuse et régulée, avance avec mesure dans l’adoption de nouvelles technologies, privilégiant la robustesse et la fiabilité à l’effet de mode.
La finance de demain : adaptabilité comme maître-mot
Dans un environnement économique et réglementaire en perpétuelle évolution, marqué par l’accélération des délais, l’explosion des données et l’incertitude des contextes géopolitiques, la fonction finance doit développer une capacité d’adaptation continue.
Cette « adaptabilité régulière » sera la clé pour répondre aux attentes croissantes des directions générales et accompagner efficacement les transformations à venir.
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