Au-delà de l’externalisation des processus et des données, le cloud se singularise par la capacité du fournisseur à proposer un service métier : normalisation, enrichissement, mise en qualité, segmentation des données… Le fournisseur de solutions cloud ne vend alors plus un projet référentiel mais une offre de services à destination du marketing pour la gestion de son référentiel de données clients. Indéniablement, le cloud amène de la valeur métier autour de la solution. Mais cela implique d’externaliser son référentiel client ! Or, une grande entreprise aura rarement cette démarche par peur des risques à externaliser ses données critiques. Si les directeurs informatiques font désormais facilement appel au cloud pour y héberger leurs processus, il semble encore trop tôt pour les voir investir en masse dans le nuage, que ce soit pour leurs données « maîtres », informations clients, référentiel produit… qu’ils souhaitent, pour l’instant, voir rester dans l’entreprise.
Si, grâce aux services métiers complémentaires et à la qualité des données de référence qu’il induit, le MDM trouve une voie légitime avec le cloud computing, reste aux DSI à franchir un nouveau cap. Mais lorsque l’on se rappelle leurs réticences aux débuts du cloud, il faut, me semble-t-il, faire preuve d’encore un peu de patience…
La donnée, véritable carburant du processus
Les enjeux liés au MDM dans les entreprises et les bénéfices qui en sont tirés pour les directions métiers s’avèrent stratégiques dans un contexte aussi concurrentiel. Le MDM permet de garantir de meilleurs processus métiers, en consolidant et en unifiant les données, mais si la donnée n’est pas bonne, le processus métier en sera forcément impacté.
De plus, la gestion centralisée et l’unicité des données de référence apportent des gains financiers, de temps et une plus grande agilité pour l’intégration ou le remplacement de logiciels au sein du SI.
Autre point : les bénéfices opérationnels orientés métier. En effet, ne pas bénéficier d’une vue unique de son client ou de son produit est néfaste. Le time to market et le service client restent fondamentaux, surtout avec des canaux digitaux très volatiles. Unifier les systèmes est souvent une volonté dans les grandes entreprises, mais la réalité est que le DSI doit parfois gérer plusieurs ERP ou applications métiers de manière temporaire, et bien souvent définitive. La volonté d’unifier les processus (et donc les solutions qui les supportent) n’est souvent pas pertinente du fait des spécificités des modèles métiers ou des législations locale. Ce qui est véritablement important, c’est de partager les données « maîtres ». Et le MDM favorise justement le partage entre ces différentes ERP et évite de peiner pour atteindre le « graal » de la grande unification des systèmes.
En cascade, des processus optimisés remonteront des événements plus simples à consolider, le pilotage s’en trouvera plus performant et le reporting optimisé, ce qui fournira un avantage concurrentiel indéniable à l’entreprise.
Aujourd’hui, les clients comprennent mieux et plus vite quels bénéfices ils peuvent tirer de la mise en place d’un projet MDM. Toutefois, il est nécessaire de se poser au préalable certaines questions afin d’être certain d’effectuer le bon choix … L’ERP reste en effet parfois la meilleure alternative.